Les enfants des sables mouvants

Un roman fantastique qui met à l’honneur légendes et mythes nigérianes.

Auteur : Efua Traoré
Éditeur : Michel Lafon jeunesse
Date de publication : 2022
Nombre de pages : 253
Prix : 14.95 €

Photo de Mxlle Joëlle lit

Résumé

 » Tu dois me promettre de ne pas t’approcher du lac, ni de la forêt. Beaucoup s’y sont aventurés sans jamais revenir. »

Pour les vacances d’été, Simi, treize ans est envoyée chez sa grand-mère maternelle Iyanla à Ajao, un petit village reculé, sans électricité, sans connexion internet. Simi y va à contre coeur, elle n’a jamais rencontré sa grand-mère et surtout elle n’a pas envie de passer ses vacances dans un endroit pareil. Elle n’a pas le choix, sa mère doit partir à Londres pour une formation et envoyer Simi chez son ex mari n’est pas une option.

Dès que Simi arrive à Ajao elle se rend compte que le mode de vie des personnes à Ajao n’est pas du tout le même que ceux qui vivent à Lagos et surtout à Ajao on accorde beaucoup d’importance aux superstitions, elle va très vite découvrir que que là-bas, la nature peut être dangereuse. Le jour de son arrivée, sa grand-mère, femme très respectée au village et guérisseuse l’envoie cueillir des fruits. Elle lui demande de ne pas s’aventurer dans la forêt, mais une force mystérieuse l’y emmène. Le chant hypnotisant d’un oiseau l’attire vers le lac « défendu ». C’est un lac de sables mouvants, lorsque Simi comprend qu’elle est en danger c’est trop tard. Les sables mouvants l’avalent. Persuadée, qu’elle se noiera, les sables mouvants la recrachent ailleurs dans le monde « d’en-dessous », un endroit mystérieux fait de dunes rouges où le ciel a une couleur singulière. Selon la légende, c’est un monde créé par la déesse du fleuve Oshun pour un enfant immortel Layo. Ainsi, tous les dix ans, les sables mouvants avalent un enfant du village pour tenir compagnie à Layo. Simi ressort indemne du lac, mais ne parvient pas comprendre si son expérience est réelle ou rêvée. Elle se tait et ne dit pas à sa grand-mère ce qui lui est arrivée. Elle se demande comment elle a pu revenir du monde « d’en-dessous » alors que tous les enfants disparus dans ce lac n’ont jamais pu y revenir.

Mon avis

Quel plaisir de lire ce livre, mention spéciale pour la couverture, elle est magnifique, au risque de me répéter, je suis capable d’acheter un livre juste parce que je trouve la couverture à mon goût hahaha.

Efua Traoré est d’origine Nigériane et confie avoir écrit ce livre principalement parce qu’elle ne retrouvait pas les mythes et légendes de chez elle dans la littérature jeunesse. Elle voulait que ses filles aient accès à cet imaginaire, c’est ce qui l’a motivé à écrire ce livre et c’est une vraie réussite. De la première ligne jusque la dernière on est totalement happé par l’histoire. Etant donnée que Simi est citadine, on découvre la campagne d’Ajao en même temps qu’elle, on vibre à chaque élément, instant avec elle. L’écriture est fluide et les personnages sont très bien travaillés, les descriptions des lieux sont très efficaces, on s’y croirait vraiment. Tout est bien pensé dans l’intrigue, chaque élément, chaque personnage, rien n’est là par hasard. On a cette magie ambiante dans l’atmosphère, si bien intégrée que l’on a l’impression que c’est quelque chose de totalement normale. L’intrigue n’est pas complexe donc c’est un très bon point vu que c’est destiné à un public assez jeune. Les liens familiaux ont une place très importantes et beaucoup de beaux messages sont véhiculés dans l’histoire.

Un livre qui selon moi plaira à des grands aussi, pour moi ça été un réel coup de coeur. À mettre dans toutes les mains donc et bien sûr sur les étagère des CDI.

C. S Lewis a dit : On reconnaît un bon livre jeunesse quand il peut être apprécié par les enfants et les adultes. Je n’ai rien à dire de plus.

Un passage apprécié

Nous avons tous un côté spirituel. Certains plus que d’autres. Iyanla est si proche de la déesse – peut-être que c’est pour ça que, chez moi, l’intérêt pour le spirituel était plus fort. Je me suis toujours senti très proche d’Oshun. Durant toute ma vie dans le monde d’au-dessous, je n’ai jamais eu l’impression d’être à ma place. Ce monde n’est pas le mien. Je crois qu’Iyanla l’a toujours su.

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